Au cœur de Université Paris Cité, le projet nano-satellite IGOSat rassemble des étudiants en ingénierie. Encadrés par un Chef de projet et des chercheurs, les étudiants ont pour but de lancer le satellite IGOSat, sondeur de l’ionosphère, dans l’espace d’ici à 2023. Sébastien Durand, ingénieur système et chef de projet IGOSat, nous parle de sa profession et du sujet plus en détails.

Sébastien Durand est le chef de projet du projet IGOSat. Il travaille au quotidien avec Alexandre Malecot, aussi ingénieur sur IGOSat, également encadré par des chercheurs et enseignants, dont Hubert Halloin, Pierdavide Coïsson et Philippe Laurent. En tant qu’ingénieur système, Sébastien Durand assure la communication entre différents professionnels d’ingénierie menant à la conception du système.

Qu’est-ce qu’IGOSat ?

IGOSat (Ionospheric & Gamma-ray Observations SATellite) est un satellite à fonction éducative, optimisant la formation de futurs ingénieurs ou chercheurs, mais aussi à fonction scientifique : il est conçu pour analyser l’ionosphère (haute atmosphère) sous l’activité solaire tout en en communiquant les données. Il est muni d’un GPS permettant de sonder cette ionosphère et d’un scintillateur mesurant l’énergie des particules (rayons gamma et électrons). L’étude de l’ionosphère est intéressante, car elle permet de visualiser les évènements terrestres (dont les séismes) et résulte en l’amélioration de la performance des satellites de communication.

Comment devient-on chef d’un projet comme IGOSat ? En quoi consiste ce rôle ?

J’ai fait des études scientifiques à l’université, dont un Master 1 en Astrophysique et un Master 2 d’Ingénieur Système. Le rôle de chef de projet consiste à l’organisation du planning, du budget et des commandes nécessaires à la conception du satellite. De plus, j’anime les stages et les projets d’écoles d’ingénieurs.

Qui travaille sur le projet ? Quelles compétences sont requises pour travailler sur le projet IGOSat ?

Les huit stagiaires (majoritairement étudiants en ingénierie, mais aussi étudiants en physique appliquée) élaborent un satellite conforme à la Loi des Opérations Spatiales (LOS) capable de surmonter les aléas naturels. Au total, quatre versions du satellite sont réalisées, dont le modèle de vol, destiné à aller en orbite.
Les stagiaires sont principalement étudiants en Master 1 ou Master 2 de Télédétection, d’Ingénierie Système et de Physique Appliquée.

Quelle est la date de lancement du satellite ?

Le projet, amorcé en 2012, a pour objectif d’être achevé en 2022 ou 2023. Dû au budget élevé, le lancement du satellite n’est pas encore totalement prévu. Malgré tout, une potentielle date de lancement pourrait être programmée en 2023.

Votre vision personnelle du projet ? Êtes-vous optimiste sur le lancement ?

 Le modèle de vol d’IGOSat est prévu pour bientôt, mais la démarche est très difficile. Tous les six mois, le projet accueille un nouveau groupe de stagiaires qui apprennent la conception pratique dans le domaine du spatial. Cependant, ces stagiaires nécessitent une formation approfondie sur le sujet. Cette contrainte ne permet pas de progresser rapidement sur le projet.
Afin d’aider au développement, le projet est encadré par d’autres professionnels de domaines techniques et scientifiques (APC, CNES, IPGP), contribuant à l’envoi de ce satellite. Enfin, il s’agit du seul projet de scintillateur à base de SIPM dans l’espace, contribuant donc activement au développement de la recherche dans ce domaine.

Elisabeth Loucatos

5 questions à Sébastien Durand, chef de projet sur IGOSat
Taggé sur :    

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *